Selon le dictionnaire Larousse, la digestion constitue la « transformation, à l’intérieur de l’appareil digestif, des aliments en substances chimiques de faible poids moléculaire, capables de passer dans la circulation ». Elle permet donc à notre corps d’avoir accès à l’ensemble des nutriments provenant des aliments que nous ingérons. Celle-ci se déroule dans le système digestif, de la bouche jusqu’à l’anus, et avec l’aide de glandes annexes que sont le foie, le pancréas et les glandes salivaires. Elle peut durer plusieurs heures, selon la composition, la quantité, et le mode de préparation du repas.
Ici nous allons évoquer le départ de la digestion, à savoir la mastication et la déglutition ; étapes que l’on oublie bien souvent comme faisant partie de la digestion d’ailleurs … 😉
LA MASTICATION
Digestion mécanique
La mastication est avant tout un phénomène de digestion mécanique. C’est par là que commence la digestion générale. A ce moment, la mâchoire inférieure et la langue se mettent en mouvement. La langue maintien les aliments contre les dents, qui écrasent la nourriture en petits morceaux. Les canines et les incisives permettront de trancher/couper les aliments, tandis que les molaires les broieront.
Le mouvement de la langue et le broyage des aliments effectué par les dents faciliteront alors la digestion chimique des aliments qui a lieu grâce à la salivation.
Digestion chimique
Dans la bouche, les aliments subissent également l’action de la salive. Celle-ci est sécrétée par plusieurs glandes situées autour de la bouche. Elle provient à 25% des glandes parotides, à 70 % des sous-maxillaires et à 5% des sublinguales.
La salive humidifie les aliments, les rendant plus faciles à broyer, puisqu’elle est composée à 99% d’eau. Mais surtout elle délivre une enzyme qui accentue ce début de digestion : l’amylase salivaire. Celle-ci va commencer à diviser les glucides, et notamment l’amidon, en molécules plus petites pour permettre leur assimilation plus tard dans le tube digestif. La salive contient aussi des mucines qui maintiennent le pH buccal à un pH neutre.
La salivation est activée par plusieurs mécanismes. Au moment de l’ingestion d’aliments, des récepteurs situés dans la bouche stimulent les noyaux salivaires du tronc cérébral, déclenchant une augmentation de la production de salive riche en eau et en enzyme.
Mais la salivation peut aussi être commandée par une stimulation émotionnelle, lors d’un stress par exemple. La salive est alors plus épaisse et riche en mucine.
L’importance de la mastication
La mastication est une étape de la digestion bien trop souvent négligée. En effet, si elle est mal effectuée, cela donne une surcharge de travail aux autres organes qui interviennent par la suite dans le système digestif, ce qui crée des troubles digestifs (douleurs abdominales, ballonnements, …), et entraîne des déficits d’absorption des nutriments.
Aussi, la mastication envoie des informations au cerveau sur le volume des aliments ingérés. Ainsi, une bonne mastication permet de mieux ressentir la satiété, et de bien faire « prendre conscience » au cerveau que nous sommes en train de manger.
Pratiquer la pleine conscience au moment des repas prouve d’ailleurs de plus en plus ses vertus. On se concentre alors sur ses sensations, sur la texture des aliments, leurs goûts… Mais aussi sur ce que l’on ressent au niveau de notre ventre ; on apprend à ressentir la faim et la satiété, choses que l’on oublie bien trop souvent dans nos sociétés actuelles où l’on mange rapidement sans y faire attention. La pleine conscience permet alors de prendre plus de plaisir en mangeant, et d’être mieux rassasié et satisfait par son repas.
LA DÉGLUTITION
A la suite de la mastication, les aliments sont transformés en « bol alimentaire », qui est prêt à être transporté vers l’estomac par le biais de l’œsophage.
La déglutition correspond au fait d’avaler. Cette action permet de propulser le bol alimentaire vers l’œsophage. Il s’agit d’une succession de contractions musculaires très complexes qui se déroulent en trois temps :
Le temps buccal
Le bol alimentaire est d’abord propulsé vers le pharynx (partie située à l’arrière de la bouche). Le contact entre le bol alimentaire et le pharynx provoque alors la fermeture des voies aériennes (là où passe l’air respiré).
Il s’agit d’un acte conscient et volontaire.
Le temps pharyngien
Lorsque le bol alimentaire arrive au pharynx, le voile du palais (arrière du palais qui est « mou » contrairement au devant qui est dur) se soulève et ferme ainsi les fosses nasales situées au dessus. L’épiglotte s’abaisse et ferme quant à elle les voies aérienne inférieures. La respiration est alors bloquée. Les muscles font ensuite progresser le bol alimentaire jusqu’au sphincter supérieur de l’œsophage qui s’ouvre (muscle circulaire à l’entrée de l’œsophage, qui se contracte pour fermer ou ouvrir le passage). Une fois que le bol est passé, ce sphincter se referme, les organes reprennent leur place, et la respiration peut reprendre.
Il s’agit ici d’une étape consciente (que l’on ressent) mais involontaire.
Le temps œsophagien
Le bol alimentaire se déplace le long de l’œsophage par arriver jusqu’à l’estomac, grâce aux contractions des muscles de ce conduit.
Cet acte est inconscient et involontaire.
CONCLUSION
La digestion commence déjà dans notre bouche ! Il est important de ne pas négliger ce moment là 😉 Nous verrons par la suite comment se poursuit la digestion dans l’estomac.
Sources
https://digestion.ooreka.fr/comprendre/digerer-digestion-mecanique
https://www.onmeda.fr/lexique/digestion.html
https://fr.wikipedia.org/wiki/Mastication