COMMENT LIRE UNE ÉTIQUETTE ALIMENTAIRE ?

Table des matières

L’étiquette des denrées alimentaires regroupe « l’ensemble des mentions, indications, marques de fabrication ou de commerce, images ou signes se rapportant à une denrée alimentaire et figurant sur tout emballage, […] » selon la directive CE n°2000/13 du 20 mars 2000. Certaines mentions doivent obligatoirement y figurer, dans le but d’offrir aux consommateurs une plus grande transparence sur les produits mis en vente.

Cependant, cet étiquetage se trouve être assez flou pour une majorité de la population. Les informations sont nombreuses, complexes. Pouvoir décrypter une étiquette demande donc, finalement, un certain niveau de connaissances…

Mais heureusement, certaines astuces simples, que je vais vous communiquer ici, peuvent vous permettre de comprendre un peu mieux ce qui se trouve réellement dans les produits que vous consommez au quotidien.

A noter que la meilleure alimentation qui soit reste celle à base de plats cuisinés par vos soins, à partir d’aliments bruts non transformés. Mais, comme nous sommes humains et que dans des pays industrialisés comme le notre les produits transformés et ultra-transformés font aussi partie de notre quotidien, il convient de bien apprendre à lire une étiquette, afin d’être plus conscients de ce que l’on ingère. De plus, même si vous constatez que les produits que vous avez l’habitude d’acheter ne semblent pas très bons d’un point de vue nutritionnel, ils ne sont pas à supprimer totalement pour autant : on en consomme raisonnablement si cela nous fait plaisir et que l’on a du mal à s’en passer 😊

 

TABLEAU NUTRITIONNEL

 

Une des premières choses à laquelle on pense lorsque l’on évoque l’étiquetage nutritionnel est le tableau nutritionnel. Celui-ci a pour but d’informer le consommateur du contenu en énergie et nutriments du produit en question.

On y trouve alors obligatoirement :

  • La valeur énergétique, exprimée en kcal et en kJ
  • La quantité de lipides, dont d’acides gras saturés, en g
  • La quantité de glucides, dont de sucres, en g
  • La quantité de protéines, en g
  • La quantité de sel (ou sodium), en g

 

exemple de tableau nutritionnel

Toutes ces quantités de nutriments sont donnés pour 100g ou 100mL de produit. Elles peuvent aussi être fournies, en plus, pour une portion définie (ex : pour 250mL).

On portera alors particulièrement son attention sur les quantités de sucres, d’acides gras saturés, et de sel qui ne doivent pas être trop élevées (de préférence).

D’autres vitamines et minéraux peuvent apparaître (indiqués volontairement par le vendeur), à condition qu’ils couvrent au moins 15% des apports journaliers recommandés (AJR) pour ces nutriments en question. Dans ce cas là, le pourcentage d’AJR couvert doit apparaître pour l’ensemble des autres nutriments affichés.

 

Au devant de l’emballage, il est aussi fréquent de retrouver des « RNJ » : les Repères Nutritionnels Journaliers. Ces derniers donnent une idée des quantités de nutriments contenu dans une portion de produit (concernant les apports énergétiques, les teneurs en sucres, lipides, acides gras saturés et sodium, à savoir les nutriments qu’il faut éviter de consommer en excès).

 

Exemple de RNJ

Cependant, il est important de rester vigilant face aux RNJ. En effet, la portion utilisée est déterminée par les industriels de l’agroalimentaires eux-mêmes. Ils ont donc pour habitude de choisir des portions assez faibles (plus petites que ce que l’on mangerai instinctivement dans la réalité), afin de faire paraître le produit moins riche, moins calorique, … .

 

LISTE D’INGRÉDIENTS

 

A côté du tableau nutritionnel apparaît la liste d’ingrédients. Celle-ci indique les différents composants qui ont été utilisés pour la fabrication du produit, et qui sont toujours présents dans le produit fini. Les allergènes y apparaissent en gras.

 

exemple de liste d’ingrédients

C’est souvent ici que l’on a du mal à décrypter. Alors voici quelques points qui peuvent vous aider à déterminer si le produit que vous souhaitez acheter est à privilégier ou non :

 

La longueur de la liste

Plus la liste est longue, plus le produit est transformé et contient de nombreux additifs et substances obscures. On privilégie donc les listes courtes, avec des composants simples, que l’on connait !

 

Les premiers ingrédients

On porte son attention tout particulièrement sur les ingrédients qui apparaissent en premiers. En effet, les composants du produit sont rangés, dans la liste, dans un ordre décroissant de leur importance pondérale (plus le composant va être présent en grande quantité dans le produit, plus il apparaîtra dans les premiers de la liste).

Cela nous donne des informations importantes sur la qualité du produit. On évite donc les produits où le premier ingrédient est le sucre, ou autres substances à limiter… .

 

Les additifs et les arômes

Plus il y en a et plus le produit est transformé. On essaie donc de les limiter.

Ces derniers sont les colorants, conservateurs, antioxydants, émulsifiants, épaississants, stabilisants, exhausteurs de goût, acidifiants, correcteurs d’acidité, édulcorants, agent d’enrobage, … (liste non exhaustive).  

 

On les retrouve sous la nomenclature de « E » suivi de 3 à 4 chiffres.

EXEMPLES :

  • les antioxydants sont ceux situés entre les E300 à E399
  • les conservateurs les E200 à E299
  • les colorants les E100 à E199
  • les édulcorants les E900 à E999
  • les exhausteurs de goût les E600 à E699 …

A noter que ces derniers ne sont pas tous dangereux, mais que malheureusement certains qui le sont fortement sont encore utilisés : les sulfites (E220 à E228), le glutamate monosodique (E621), l’aspartame (E951), et beaucoup d’autres encore … .

 

La quantité de certains ingrédients

La quantité des ingrédients figurants dans la dénomination de vente est indiquée sous forme de pourcentage (sur la totalité du produit).

Ainsi, on évite les produits ayant un faible pourcentage d’ingrédients apparaissant dans la dénomination de vente, car cela signifie souvent que de nombreux additifs et arômes sont ajoutés pour compenser.

EXEMPLE : « soupe à la tomate » « ingrédients : tomates (15%) »

 

LES DATES LIMITES DE CONSOMMATION

 

Il en existe de deux types : La DLC et la DDM

 

 

DLC

La Date Limite de Consommation est utilisée pour les denrées périssables.

Dépassé cette date, la denrée alimentaire peut présenter un danger pour la santé du consommateur (contamination par des bactéries, moisissures …).

On la reconnait par la mention « à consommer jusqu’au … »

 

DDM

La Date de Durabilité Minimale est utilisée pour tous les autres produits.

Dépassé cette date, les qualités nutritionnelles et organoleptiques (goût, texture, …) changent, diminuent, sans présenter de danger (qualité hygiénique stable) pour la santé de consommateur.

On la reconnait par la mention « à consommer de préférence avant le … »

 

 

LES ALLÉGATIONS

 

Selon le droit communautaire, les allégations constituent des messages (ou des images / représentations graphiques / symboles) affirmant qu’une denrée alimentaire possède :

  • des caractéristiques particulières de par ses nutriments, ou par une substance ayant un effet nutritionnel ou physiologique
  • des propriétés nutritionnelles bénéfiques (énergie, nutriments, …)

 

Emballage de riz sauvage avec allégations
© Markal

Ces allégations ne sont pas obligatoires, mais ont toutes une signification précise.

Il en existe de plusieurs types :

 

Les allégations concernant la nature / la fabrication du produit

« Frais » = produit n’ayant subi aucuns traitements autres que la réfrigération

« à l’ancienne » = fabriqué à partir de recettes traditionnelles

 

Les allégations nutritionnelles

Relatives à l’énergie

ALLÉGATIONDÉFINITION
« Valeur énergétique réduite »réduction d’au moins 30% de la valeur énergétique par rapport à un produit similaire
« Faible valeur énergétique »Contenant au maximum 40 kcal pour 100g et 20 kcal pour 100 mL
« Allégé », « Light »Diminution de l’énergie par rapport à un produit de référence (indication du % d’allègement + du constituant réduit)

Relatives aux protéines

« Riche en protéines »Contient plus de 20g de protéines pour 100g de produit
« Enrichi en protéines »Teneur 2 fois plus élevée que l’aliment de référence
« Source de protéines »Contenant au moins 5g de protéines pour 100g de produit

Relatives aux lipides

« Faible teneur en matières grasses »Teneur en lipides < 3g pour 100g de produit
« Sans matières grasses »Lipides < 0,5g pour 100g
« Source d’acides gras oméga 3 »Contient plus de 15% des AJR pour 100g
« Riche en oméga 3 »Contient plus de 30% des AJR pour 100G
« Sans graisses saturées »< 0,1g pour 100g

Relatives aux glucides

« Sans sucres »Teneurs en glucides < 0,5g pour 100g de produit
« Sans sucres ajoutés »Aucun ajout de sucre lors de la fabrication

Relatives aux fibres

« Riche en fibres »Contient au minimum 6g de fibres pour 100g de produit
« Source de fibres »Contient au moins 3g de fibres pour 100g

Relatives aux vitamines et minéraux

« Source de vitamines »Contient au moins 15% des AJR pour ces vitamines
« Naturellement riche en minéraux »Pas d’ajouts de minéraux par le fabricant, quantité de minéraux qui couvre au moins 30% des AJR

Relatives au sel

« Teneur réduite en sel / sodium »Contient au minimum 25 % de sel en moins qu’un produit similaire
« Pauvre en sel / sodium » Ne contient pas plus de 0,12 g de sodium (soit 0,3g de sel) pour 100 g ou 100 ml de produit 
« Sans sel »Ne contient pas plus de 0,005 g de sodium pour 100 g ou 100 ml

 

Les allégations de santé

Les allégations de santé suggèrent un lien entre la denrée alimentaire (ou l’un de ses composants) et la santé.

EXEMPLES : « favorise le transit intestinal », « renforce les défenses immunitaires », … .

 

Il convient tout de même de rester vigilants face à ces allégations. En effet, les industriels choisissent de mettre en avant ces qualités afin de favoriser la vente. Mais cela ne signifie en rien que le produit en question est parfait. Si les avantages d’un produit sont mis en avant par ces allégations, les inconvénients sont souvent soigneusement cachés.

EXEMPLE : un paquet de biscuit mentionné « riche en fibres », et qui est à la fois très riche en sucres… .

Dans le même cadre de tromperie, on peut aussi mentionner le Greenwashing. Le greenwashing, ou « écoblanchiment » en français, constitue une stratégie marketing des industriels visant à montrer une image de responsabilité écologique, très souvent trompeuse. La plupart du temps, cette stratégie se traduit par un changement de nom de la marque faisant allusion à la nature, des emballages très verts, fleuris, … tout ceci dans le but d’attirer la vente, en donnant l’illusion au consommateur d’être plus respectueux de l’environnement en achetant ce produit (alors qu’il n’en est rien).

 

LES SIGNES DE QUALITÉ

 

En France et en Europe, des logos officiels permettent d’orienter le consommateurs vers des produits de qualité. Ils sont délivrés selon des conditions strictes, validées par l’Etat. De plus, des contrôles sont effectués régulièrement chez les producteurs qui possèdent ces signes.

 

La garantie de l’origine

  • L’appellation d’origine protégée (AOP) : produit dont toutes les étapes de fabrication respectent un savoir-faire reconnu, et ce dans une même zone géographique
  • L’appellation d’origine contrôlée (AOC) : étape vers l’AOP, constituant une protection de la dénomination en attendant que l’AOP soit validée.
Logos AOC et AOP
  • L’indication géographique protégée (IGP) : produit dont les caractéristiques sont liées au lieu géographique dans lequel se déroule sa production OU sa transformation (valable dans toute l’Union Européenne)
Logo IGP

 

La garantie de la qualité supérieure

On y retrouve le Label Rouge : tous les produits ayant un niveau de qualité supérieure de par leurs conditions particulières de production / fabrication.

Logo Label Rouge

 

La garantie d’une recette traditionnelle

Désignée par la spécialité traditionnelle garantie (STG)

Logo STG

 

La garantie du respect de l’environnement

On y retrouve les logos de l’Agriculture Biologique français et européen.

Logo Agriculture biologique français
Logo Agriculture biologique européen

 

D’autres logos donnent des informations supplémentaires comme les logos Vegan (sans viande, poisson, œuf, produits laitiers, miel), et sans gluten par exemple.

Logo Vegan
Logo sans gluten

 

BONUS : Les aides au décryptage

 

De nos jours, certaines aides décryptent à notre place les étiquettes et nous indiquent si le produit est considéré comme « bon » ou « mauvais ». C’est le cas du Nutri-score (notation de A à E avec code couleur, affiché sur certains emballages de produits) ou de l’application smartphone YUKA (donne une note sur 100 avec code couleur en scannant le code-barre d’un produit avec son téléphone).

Logo Nutri-score
Logo Yuka

Ces outils permettent de nous donner un bon ordre d’idée de ce qu’il serait à privilégier ou non, au premier abord.

Cependant, mon avis est assez tranché sur la question. En effet, à mes yeux, aucun aliment n’est foncièrement « bon » ou « mauvais », et tout aliment a un intérêt. L’intérêt d’un produit dépendra toujours du contexte et de votre personne. Par exemple, les sportifs utilisent des produits sucrés durant leurs compétitions (voire leurs entrainements parfois), indispensables pour avoir un coup de boost par les glucides rapidement assimilés, alors que le sucre est la plupart du temps très déconseillé voir diabolisé. De plus, n’importe quel aliment considéré comme « bon » peut devenir « mauvais » s’il est consommé en excès (exemple : consommer trop de légumes peut provoquer des problèmes de transit).

Ces outils peuvent être utiles dans le cas de produits industriels transformés, mais leurs résultats sont à relativiser (ex : si vous scannez une bouteille d’huile avec votre application elle sera notée rouge car elle est « trop grasse » … alors que l’on sait bien que les lipides venant des huiles sont pour la plupart très bons pour la santé !!). Leur utilisation peut rapidement devenir obsessionnelle

Aussi, le fait de noter et de classer les aliments peut être très culpabilisant. S’il vous prend l’envie de consommer l’un de vos gâteau préféré et qu’il est noté rouge par votre application vous risquez de trop culpabiliser en y pensant et de ne pas profiter de votre gâteau. Cela instaure une relation néfaste à l’alimentation, alors que le gâteau, même s’il est loin d’être parfait nutritionnellement, a bien un intérêt : votre plaisir (et comme je le répète souvent c’est important).

Ainsi, je pense qu’il est préférable d’apprendre à lire les étiquettes en toute autonomie, et ainsi de choisir en fonction de notre personne, plutôt que d’être assistés par ces outils.

 

CONCLUSION : Carte mentale

On apprend à décrypter les étiquettes simplement, et par soi même 😉

Sources :

https://www.lanutrition.fr/comment-lire-une-etiquette-alimentaire

https://www.mangerbouger.fr/Manger-Mieux/Comment-manger-mieux/Comprendre-les-infos-nutritionnelles2/L-etiquetage-obligatoire-la-composition-detaillee-des-produits

https://www.mangerbouger.fr/Manger-Mieux/Comment-manger-mieux/Comprendre-les-infos-nutritionnelles2/Decrypter-les-allegations-nutritionnelles

https://www.mangerbouger.fr/Manger-Mieux/Comment-manger-mieux/Comprendre-les-infos-nutritionnelles2/Le-Nutri-Score-l-information-nutritionnelle-en-un-coup-d-oeil

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rep%C3%A8re_nutritionnel_journalier

https://fr.wikipedia.org/wiki/Additif_alimentaire

Images : pixabay.com et pexels.com

Image de Louise FINEL
Louise FINEL
Diététicienne et Sophrologue à Bastia
Laisser un commentaire